Par Gédéon ATIBU
Réputé d’être perspicace, fort de son rôle qu’il a joué dans l’Opposition depuis 2015, Moïse Katumbi menace de quitter la barque Union Sacrée de la Nation si cette proposition de loi est inscrite à l’ordre du jour par le Bureau de l’Assemblée Nationale que dirige Christophe Mboso. Il sera contraint de tourner la page de cette alliance qui au fil des évènements successifs observés revêt un caractère on ne peut plus éphémère.
Tshisekedi, spécialiste des uppercuts !
La côte de confiance du Chef de l’État a reperdu depuis son élection de 2018 étant donné que Félix Tshisekedi est de l’école de ceux qui font la politique de Renard. Toutes les alliances qu’il a tissées ont fini de la même manière. A la fin , on se retourne contre les alliés de circonstance en les accusant de ne pas jouer franc-jeu. C’est la copie parfaite de Genève en faveur de Tshisekedi cette-fois. Félix Tshisekedi n’a pas peur d’aller seul après qu’il eut bénéficié un noyau dur de soutiens. Les alliances se font et se défont , dit-on. Et elles varient au gré des intérêts de chacun. Après avoir soutenu Félix Tshisekedi à se défaire de l’influence de Joseph Kabila, Moïse Katumbi a été l’un des facilitateurs dans la mise en place de l’Union Sacrée de la Nation comme Jean-Pierre Bemba et Modeste Bahati Lukwebo.
Sans surprise, le président de Ensemble pour la République ne supporterait guère le schéma et stratagèmes que monte le nouveau régime pour se débarrasser des candidats potentiellement redoutables en 2023. Lors de son dernier point de presse tenu à Lubumbashi , il avait déclaré qu’il défendrait jusqu’au bout son droit d’être candidat. Celui qui ne s’est jamais opposé à Tshisekedi depuis 2018 va-t-il enfin oser ? L’Opposition républicaine tant prônée risque de se transformer en une résistance ou une opposition radicale tant qu’il est déterminé à briguer la magistrature suprême.
Ce qui arrive aujourd’hui, Katumbi l’a vu de loin mais y est allé
Le richissime homme d’affaires de père grec s’est relevé plutôt prudent et sage dans les discussions sur la manière à gérer le pays connaissant la nature de l’alliance qu’il formait avec l’UDPS Tshisekedi. D’après une source bien introduite à la cité de l’Ouest, l’ancien Gouverneur du Katanga aurait décliné le poste de premier Ministre lui proposé par Félix Tshisekedi ,refusant que des tâches d’huile restent sur sa chemise par rapport à ce que serait le bilan socio-économique d’ici 2023 dont la responsabilité sera partagée, à en croire le parti présidentiel.
Des observateurs avertis avaient déjà prédit pareille situation raison pour laquelle, Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba ayant formalisé leur adhésion à l’Union Sacrée ont continué à entretenir un certain flou artistique en réclamant encore d’être membres du présidium de la coalition genevoise. Depuis décembre, les deux leaders cherchaient à passer de la galère à la lumière en récupérant ce que le régime Kabila leur a fait priver. Voilà pourquoi ils ont continué à réclamer leur appartenance
nonobstant leur allégeance à Félix Tshisekedi. Le tandem Bemba- Katumbi était dans l’incertitude politique d’un lendemain due principalement au manque de sincérité de Félix Tshisekedi qui pourrait tout temps casser la baraque en entraînant le grain de sable dans la machine mise en marche.
Bien que l’acte posé par Bemba et Katumbi a consacré leur auto-exclusion systématique, ils ont déclaré n’être jamais partis de LAMUKA. Par conséquent, Moïse Katumbi est en route pour rejoindre Fayulu et Muzito afin de continuer le combat de LAMUKA.
Reste à savoir si l’aile dure formée par Fayulu- Muzito y sera favorable. La crise de confiance mine toutes les coalitions politiques en RDC. Et aucun ne peut se permettre une telle résurgence…