La situation de guerre à l’Est de la RDC depuis deux décennies est en train de rassembler tous les Congolais pour faire face à l’agression nous imposée de l’extérieur.
Pour Pathy Katanga , proche de l’UNC , la RDC doit mettre en place une politique de défense et sécurité capable de bâtir un outil de défense à la taille des enjeux afin que la nation soit durablement et définitivement à l’abri de tout danger d’où qu’il vienne.
Fort de son expérience en tant que Mai-mai ( groupe d’autodéfense), Pathy Katanga apporte quelques suggestions sans prétendre avoir la connaissance infuse.
Mr le Président de la République, la riposte à une guerre asymétrique ou conventionnelle répond d’abord à une stratégie et une tactique avec un outil de défense à la taille de menace.Une armée ne répondant à aucune logique des armées modernes, bricolée à coup de brassage et mixage, teintée du clientelisme, mal formée et mal payée, infiltrée et sans doctrine.
Oui nous savons que vouz avez hérité d’une situation chaotique mais aujourd’hui que la patrie est en danger pendant que vous êtes à la magistrature suprême, vous devez assumer ce passif pour assurer la continuité de l’Etat. Mais seul vous ne pouvez rien, avec le concours du peuple congolais, tout devient possible.
Queelques suggestions !
La patrie est en danger et nous pensons qu’il faut agir et sur le plan de la symbolique (la guerre psychologique) et sur le plan de la stratégie (mise en condition des troupes). Il y a donc lieu de réfléchir sur ces deux axes pour la mise en place des solutions immédiates à court, moyen et long terme.
À court terme
- La Mobilisation Générale ! La Nation est en danger et il faut des signes symboliques pour sensibiliser le peuple congolais à la cause nationale.
Laurent Désiré Kabila qui avait connu la même guerre, avait décrété la mobilisation générale.
Télévisions, radios, presses écrites, réseaux sociaux … publics comme privés, réquisitionnés pour la mobilisation du peuple â la cause nationale.
On peut penser que ce n’était qu’une incantation mais elle s’était révélée efficace et mobilisatrice parce que la guerre est aussi psychologique et demande le soutien de toute la communauté nationale.
- La Mise en berne permanent du drapeau national:
Plus de 10 millions de nos compatriotes assassinés affreusement par une guerre nous imposait veut dire que nous sommes en deuil permanent jusqu’à la fin totale de la guerre à l’Est de notre pays.C’est un symbole fort que notre drapeau soit mis en berne sur toute l’étendue du territoire national en permanence pour montrer au monde entier que nous sommes en deuil jusqu’à la victoire totale parce qu’il n’est pas acceptable que pendant qu’on égorge nos enfants, on viole et on éventre nos filles, nos mamans et nos femmes à l’Est du pays, cependant, Kinshasa, Lubumbashi, Kisangani, Boma, Matadi…soient en train de fêter. Ces deux mesures populaires peuvent être prises immédiatement parce qu’elles ne coûteront pas grand chose au trésor public mais elles seront catalisateurs et mobilisatrices afin que notre cause soit entendue du monde entier.
À Moyen terme
- De l’infiltration de notre armée:
Mr le Président de la République, la solution à ce problème passe d’abord par le relevement de tous les commandants tant militaires que ceux de la police basés dans la partie Est de notre pays.
Nous pensons qu’il faut relever d’abord tous les commandants militaires et de la police opérant au Nord et sud-Kivu jusqu’en Ituri. Il n’est un secret pour personne que les opérations de fusion, brassage et mixage opérées dans notre armée ont été néfastes et produisent aujourd’hui des conséquences désastreuses menaçant notre pays dans son existence en tant que nation souveraine, libre et indépendante.
Mr le Président de la République, soyez courageux et le peuple vous soutiendra, vous n’êtes pas responsable mais aujourd’hui, c’est à vous d’imposer les solutions pour notre pays.Ces opérations de fusion, mixage et brassage ont inséré dans notre armée et à la police nationale, des militaires et policiers infiltrés jusque dans nos services de sécurité, ayant d’autres agendas que ceux de servir sous le drapeau national et ces infiltrés sont nombreux qui opèrent au niveau du commandement des FARDC et à la police dans l’Est de notre pays.Mr le Président de la République, vous pouvez commencer par relever les commandants militaires FARDC et de la police qui sont à l’Est de notre pays et les rappeler à Kinshasa afin qu’ils soient affectés à ailleurs sur le territoire national.
En dehors des militaires et policiers étrangers qui ont infiltré notre armée, il y a des congolais qui commandent les FARDC et la police à l’Est du pays qui sont au service des puissances étrangères et d’autres qui sont devenus tellement sédentaires qu’ils se vautrent aux multiples trafics et exploitations illégales de minerais.
Ainsi, si vous décidez de les relever tous et les remplacer par d’autres commandants qui viendraient d’autres coins du pays, vous serez buté à une grande difficulté parce que beaucoup refuseront d’obtempérer à cette décision.
Mr le Président de la République soyez courageux, la constitution de la République fait de vous le commandant suprême des FARDC et de la police nationale pour veiller à la défense et sécurité de la nation congolaise.
Vous allez donc surmonter cette difficulté de refus d’obtempérer à votre décision en révoquant purement et simplement de notre armée et de la police tous ces militaires et policiers infiltrés au service de puissances étrangères.
Cela ne vous empêcherez pas de les remplacer malgré leur attitude d’hostilité, ce sera déjà une partie de la solution à notre problème.
- La problématique de la MONUSCO:
Mr le Président de la République, sans épiloguer sur la problématique de la MONUSCO, il me semble évident qu’une mission qui atteint ses objectifs en plus de 20 ans d’existence, c’est certain qu’elle ne les atteindra jamais.
La MONUSCO est en échec en RDC et qu’il faut envisager sérieusement la négociation d’un calendrier de retrait de cette mission à moyen terme.Évidemment que la MONUSCO a aussi ses points positifs, néanmoins, son bilan in globo demeure largement négatif.
Aujourd’hui l’on sait tous que cette mission a assisté impassible aux massacres les plus ignobles des civils innocents à l’Est de notre pays sans intervenir alors qu’elle en avait largement les moyens de les empêcher.
Il n’y a plus confiance entre notre peuple et la MONUSCO, elle ne peut donc pas rester par défi contre la volonté de notre peuple, elle doit logiquement envisager de se retirer de la RDC à moyen terme.
Évidemment, Mr le Président de la République, comme vous, nous savons très bien que notre armée n’est pas prête à assurer la souveraineté du Congo ni son indépendance et encore moins son intégrité territoriale et, que faire après le départ de la MONUSCO?
Cette première tribune n’a pas pour vocation de critiquer votre action mais de suggérer les pistes des solutions, nous avons des suggestions à faire que nous allons aborder plus loin dans cette tribune quand nous entamerons l’aspect diplomatique.
Mr le Président de la République, depuis votre accession au pouvoir, vous avez écumé le monde entier pour faire entendre la cause du Congo notamment en Afrique des grands lacs.
Force est de constater qu’aucun pays ne nous est venu en rescousse pour faire face à cette guerre asymétrique qui nous est imposée.
Cela signifie que les solutions durables à nos problèmes viendront des entrailles de notre peuple.
Aujourd’hui, vous annoncez en grande pompe que les troupes kanyannes viendront épauler la brigade d’intervention rapide de la MONUSCO et les FARDC pour une riposte véhémente dans les jours à venir afin d’éradiquer définitivement la guerre à l’Est de notre pays.
Sans en disconvenir a votre logique, sachez que nous sommes d’accord avec vous dans le fond mais permettez-nous, Mr le Président de la République, de marquer notre divergence profonde avec vous quand à la forme.
Mr le Président de la République, notre opinion est que dans l’art de la guerre, asymétrique ou conventionnelle fussent-elles, on annonce jamais les opérations militaires de riposte parce qu’au mieux, on permet à l’ennemi de se préparer, et au pire, on peut mettre en danger nos propres troupes car l’ennemi ayant été informé, et donc, il peut se préparer à la contre-offensive, et s’apprêter à toute éventualité.
Les opérations militaires surtout lorsqu’il s’agit d’une riposte sont toujours secrètes pour prendre l’ennemi par effet de surprise, ou mieux même, on peut leurrer l’ennemi, et nous nous forçons de croire que ce que vous avez annoncé en public n’est qu’un leurre.
On ne permet jamais à l’ennemi d’avoir la possibilité d’accéder à l’nformation la vraie surtout lorsqu’elle est annoncée en public au plus haut sommet de l’Etat car cela est dangereux et ce n’est pas stratégique parce que l’ennemi se prépare en conséquence sauf s’il s’agit d’un leurre pour le desorienter et nous osons croire que ç’en est un.
Même le débarquement allié de Normandie qui mit fin à la seconde guerre mondiale fut une opération secrète à l’insu même du Général De Gaulle, pendant qu’on leurre les forces ennemies sur le lieu du débarquement.
Ceci pour dire qu’il n’était pas nécessaire d’annoncer en avance l’arrivée dans la brigade d’intervention rapide de la MONUSCO et cela en appui des FARDC, la riposte qui se prepare avec les troupes kanyannes.
Plus est, avant les élections de 2018, les troupes de la brigade d’intervention rapide de la MONUSCO avaient été attaquées et beaucoup de militaires Tanzaniens avaient trouvé la mort, affaiblissant du coup l’efficacité de la dite brigade.
Mr le Président de la République, maintenant que nous avons informé nos ennemis de la prochaine riposte, si par hypothese, nous obtenons l’effet contraire, pensez-vous sincèrement que les Kenyans accepteront de mourir pour le Congo? N’est–ce pas que les mêmes causes risqueront de produire les mêmes effets?
- L’axe diplomatique:
Mr le Président de la République, qui trop embrasse mal étreint dit un adage, il n’est pas nécessaire d’eparpiller nos efforts diplomatiques qui s’avèrent inefficaces.
Notre pays appartient à la SADEC qui l’organisation sous regionale des pays de l’Afrique australe, nous pensons qu’il est plus utile d’intensifier nos efforts diplomatiques en direction des pays de la SADEC afin d’obtenir leur soutien pour :
- remplacer les troupes de la MONUSCO par les troupes de la SADEC pour une mission maximum de 5 ans;
- assurer la formation et l’équipement des troupes congolaises;
- préparer graduellement la relève des troupes de la SADEC par les troupes congolaises endeans 5 ans au maximum.
Mr le Président de la République, il faut une offense diplomatique en direction des pays de la Sadec, pour cela, vous devez personnellement vous rendre personnellement dans chacun des pays muni d’un mémorandum explicatif afin d’obtenir l’adhésion de tous ces pays à notre cause (feuille de route) de façon à convoquer une réunion extraordinaire de la SADEC spécialement basée sur le problème congolais.
- L’axe militaire:
Mr le Président de la République, après avoir épinglé les faiblesses qui caractérisent notre armée, évidemment, faiblesses pour lesquelles, vous n’êtes en rien responsable mais en tant que Chef de l’Etat, vous êtes aujourd’hui appelés à trouver des solutions au principe de la continuité de l’État qui impose que vous assumiez l’actif et le passif.
En plus, le Congo est notre maison commune, notre patrimoine commun le plus précieux et nous savons que même si vous n’étiez pas Président de la République, vous n’auriez pas accepté de laisser brûler notre case commune raison pour laquelle, en dehors des solutions provisoires, palliatives, il convient de réfléchir sur des solutions durables et définitives qui mettraient la nation à l’abri de tout danger d’où qu’il vienne.
Mr le Président de la République, l’outil de défense et de sécurité se construit.
Hier, d’autres peuples ont connu le même sort que nous c’est le cas de la Chine occupée par le Japon, de la France occupée par l’Allemagne Nazie et d’Israël décimé par la Shoa pour ne citer que ces trois pays qui, à force du travail, sont devenus aujourd’hui des puissances planetaires ayant construit un outil de défense et securit à la taille des enjeux mettant définitivement leur pays à l’abri.
Mr le Président de la République, ce que les autres ont fait pour leurs pays, le Congo est capable de le faire aussi car rien n’est inéluctable.
Et nous pensons même que pour nous, c’est une nécessité vitale si nous voulons exister dans ce monde en tant que peuple souverain, libre et indépendant, maître de son destin.
C’est pour cela que ns suggérons au Parlement congolais de voter dans un bref délai, une loi quinquennale de programmation militaire.
Une loi d’un coût minimal de 10 milliards de $US en 5 ans à concurrence de 2 milliards chaque année.
L’esprit de cette loi, c’est de fixer les objectifs à atteindre en matière de défense et sécurité, la stratégie à mettre en place et la tactique à suivre, la doctrine qu’il faudra imprimer à nos forces armées, les réformes de fond nécessaires à une armée moderne, l’effectif minimum, l’équipement militaire moderne à doter nos forces, la grille salariale, le type de contrat de travail, la remise en état de nos centres de formation et d’entrainement militaire, la construction de nouveaux camps militaires, le choix de la transmission militaire, les conditions de recrutement et de la carrière militaire…Ainsi, l’horizon 2021-2026 peut poser des bases solides d’une armée professionnelle de métier.
À LONG TERME
Mr le Président de la République, vous le savez mieux que quiconque notre Est le réservoir mondial de minerais stratégiques et occupe une position geostrategique en Afrique et dans le monde, raison pour laquelle, on nous impose des guerres afin de fragiliser notre en vue de faire main basse sur nos richesses et les exploiter à vil prix.
- Deuxième poumon écologique de la planete;
- 12% d’eau douce du monde;
- 57% de massif forestier d’Afrique;
- Réserve minière évaluée à 24 mille milliards $US, supérieure à la réserve mondiale du pétrole évaluée à 18 mille milliards de dollars américains;
- Deux fuseaux horaire;
- Cent vingt millions de terres arables dont 80 millions immédiatement utilisables et 40 millions à defricher;
- Cinquante millions d’hectares de prairies capable d’abriter plus de 5 milliards de tête de bovins etc…Sans oublier le potentiel hydroélectrique.
Lorsque vous avez ce potentiel, il faut savoir le protéger par un outil de défense et de sécurité à la taille des enjeux sinon vous serez en permanence sous menace des autres comme c’est le cas aujourd’hui.Voilà pourquoi, il nous faut une pépinière et un grainier pour fournir à notre armée les meilleurs de ses militaires.Il faut donc et cela dans le cadre de l’éducation civique et initiation à la citoyenneté, insérer l’instruction militaire à l’école secondaire.
Ce cours doit demeurer théorique et soutenu par l’éducation physique pour la mise en condition de nos enfants à l’école secondaire.
En classe de 5e et 6e des humanités, pour les filles et garçons de 17 et 18 ans minimum, un module pratique de 3 mois en 5e et 3 mois en 6e des humanités. La phase pratique se déroulant pendant trois mois en période scolaire dans un centre de formation ou d’entrainement militaire ou policier.
Option à fort coefficient et obligatoire pour les finalistes à l’examen d’Etat.
Ainsi chaque année, plus de trois cents mille finalistes congolais auront à la fin de leur cycle d’études secondaires accompli au moins six ans de formation théorique dont six mois de pratique.
C’est à cette condition que la nation fera le tri pour choisir les élèves-ingénieurs ayant les meilleures aptitudes afin de les orienter vers l’armée avec certainement plus d’avantages que dans le civil notamment la bourse d’étude pour attirer les meilleurs élèves.