Par Gilbert Ngonga
Joseph Kabila veut reprendre les clés du Palais de la Nation remises à Félix Tshisekedi le 24 janvier 2019. Pendant ce temps, le locataire [Tshisekedi] en préavis de départ pense déjà à y retourner sous peu.
À en croire la déclaration du secrétaire permanent du PPRD faite ce jeudi à Kinshasa, nous avons l’impression que Joseph Kabila prévoit de revenir au pouvoir en portant sa candidature à la présidentielle de 2023. L’ancien dauphin de Kabila à la dernière présidentielle prévient la Commission Électorale Nationale Indépendante de ne pas déclarer la candidature du prédécesseur de Félix Tshisekedi au pouvoir irrecevable, faute de quoi, il va activer l’article 64 de la Constitution.
« Nous ne voulons pas qu’on nous présente des motifs fallacieux pour exclure un candidat (…), » a dit Ramazani Shadary qui a fait savoir que son parti politique ira aux élections « pour balayer la dictature Tshisekedi. Nous irons aux élections pour balayer ce régime tribaliste, corrompu. Nous irons aux élections pour faire partir les voleurs au pouvoir« .
La question de savoir si l’ancien chef de l’Etat, Joseph Kabila, après ses deux mandats successifs à la tête de l’Etat, peut-il redevenir Président de la République en 2023 taraude les esprits des congolais.
Le fond du problème tient principalement de l’interprétation à accorder aux articles 70 (al.1) et 104 (al.7) de la Constitution du 18 février 2006. Le premier consacre la limitation du nombre des mandats présidentiels en stipulant que « Le Président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois« . Et, le second prend en charge le sort des anciens Présidents de la République en prévoyant qu’ils sont « « élus (…) de droit sénateur à vie »
Pour les ténors du régime de Limete, Joseph Kabila qui ceint l’écharpe de sénateur à vie, n’a plus droit de postuler à la présidentielle.
Pour la petite histoire, c’est Joseph Kabila et son clan qui avaient déposé Félix Tshisekedi sur le trône de la République démocratique du Congo au terme d’une « mascarade électorale » qui avait garanti au Front Commun pour le Congo, la plateforme politique de Joseph Kabila, la majorité absolue dans les deux chambres.