Par Gilbert Ngonga
Oui, Jean-Marc Kabund est officiellement blanchi des accusations émises à son encontre par l’opposition politique.
Hier membre influent du premier cercle du régime Tshisekedi, Kabund a été maintes fois traité de tous les noms d’oiseaux. Aujourd’hui, le même Kabund bascule à l’opposition politique, il est accueilli en triomphe avec tambour et trompette.
Il a suffi d’une seule conférence de presse tenue à Kingabwa pour déchaîner les passions. Kabund est applaudi des deux mains par l’opposant farouche de Tshisekedi, Martin Fayulu.
« La détention de JM. Kabund, celle de J. Kitenge et l’enlèvement de Mama Marie Masemi sont des preuves de la dérive dictatoriale du régime Tshisekedi. La liberté d’expression étant garantie par la Constitution, nous exigeons la libération de ces deux détenus politiques », avait écrit Martin Fayulu sur son compte Twitter.
On peut s’accorder que entre Fayulu et Kabund, c’est un rapprochement assumé malgré rancœurs et crispations du hier.
Kabund a même reçu le soutien du PPRD de Joseph Kabila, de certains partisans de Moïse Katumbi, des organisations et ONG qui hier étaient contre l’ex premier Vice Président de l’Assemblée nationale.
En République démocratique du Congo, il suffit de quitter le pouvoir pour l’opposition politique pour être purifié par le “sang de l’agneau” du peuple. L’opposition politique dévient donc le purgatoire des âmes.
Quel rôle pour Kabund
Blanchi ?
Jean Marc Kabund pourrait jouer un rôle important sur l’échiquier politique de la République démocratique du Congo au sein de l’opposition.
Plusieurs observateurs voient Jean-Marc Kabund participer à l’élection présidentielle de 2023 en RDC. Il l’a aussi lui même annoncé.
Cependant, dans le tourment de la justice, Kabund risque de voir ses ambitions présidentielles émiettées par le pouvoir Tshisekedi qui ne jure qu’à sa condamnation.
D’après les secrétaire général du parti présidentiel, il est important que l’ex-premier vice-président de la chambre basse du Parlement aide la justice à retracer l’argent du Trésor public.
« Au départ, j’avais aussi émis des réserves sur la levée des immunités de l’homme de Kingabwa, conformément à la demande du procureur. Mais plus tard, après la réflexion, je me suis rendu compte que c’est vraiment important que Jean-Marc Kabund aide la justice à retracer le cheminement de l’argent du Trésor public, de la Banque centrale, jusqu’aux paradis fiscaux », avait-t-il déclaré.
Que dire de plus ? En politique, les ennemis du hier peuvent devenir les amis d’aujourd’hui, et les amis d’aujourd’hui peuvent devenir les ennemis de demain. Les alliances se font et se défont selon les circonstances. Malheureusement, ces alliances n’améliorent pas les conditions de vie des populations.