Par Christian Nsimba /lemag.cd
Julien Kimoto, 17 ans, affiche de grandes ambitions pour le cyclisme congolais. Son grand rêve : marquer son nom dans l’histoire du cyclisme africain.
Feu son père, remportait déjà en 2002, le grand prix « Kinga 4×4/vélo cyclor » après avoir parcouru 119 km en 2h52′ avec une moyenne de 41,5 km par heure. Fortement passionné par le cyclisme, Julien Kimoto a grandi dans un environnement où ce sport était devenu presque une affaire familiale.
Après l’obtention de son diplôme d’Etat en électronique, il se lance lui aussi dans le cyclisme. En décembre 2018, il remporte son premier titre de champion de Kinshasa à seulement 17 ans. Julien Kimoto participe ensuite dans le championnat national et termine 9ème de la compétition sur 60 cyclistes venus du Haut-Katanga, du Nord-Kivu, du Kongo-central et de Kinshasa.
« Après la mort de mon père, le président de la ligue provinciale du cyclisme de Kinshasa, Maria Tshaku m’a abordé et conseillé de me consacrer au cyclisme. C’est de là que tout est parti », révèle Julien Kimoto. Ses modèles : Alberto Contador, le coureur cycliste espagnol, Julian Alaphilippe, un coureur cycliste français ainsi que son père, feu Jules Kimoto.
Pour atteindre ses objectifs, Julien travaille chaque semaine du lundi à samedi de 4h30 à 6h00.
« Chaque lundi, je travaille un peu avec modération. Je ne force pas trop, je ne fais un long trajet parce que c’est le premier jour de la semaine. Je travaille sur le même rythme samedi. Le mardi et le jeudi, je travaille la distance ; je fais des longues distances dans l’objectif d’acquérir l’endurance dans le sport. Souvent, je cours par vélo de bon-marché à Kibomango, soit 85 km pour me permettre d’être très performant. Et enfin, chaque mercredi et vendredi, je travaille la vitesse, j’effectue pendant 2 heures une distance de 80 kilomètres, de bon-marché à Kinkole », explique-t-il.
Amener très loin le cyclisme congolais en représentant le pays dans les compétions internationales est le rêve que caresse ce jeune cycliste.
« J’ai remarqué que depuis un certain temps le cyclisme dans mon pays commence à perdre sa place et son ampleur, les cyclistes congolais sur le plan international aujourd’hui ne font plus grand-chose comme c’était à l’époque de mon père», résume Julien Kimoto.
Jeune et pas très expérimenté, la vie de cycliste de Julien Kimoto n’est pas de tout repos. En RDC, ce métier ne paie pas encore son homme. Les ambitions de Julien se voient ainsi parfois contrariées par des besoins de base comme ceux liés à l’alimentation ou à l’acquisition du matériel de sport qu’il n’est pas toujours en mesure de satisfaire. Mais il ne perd pas espoir : « Je travaille dur pour ramener mon pays au niveau supérieur », déclare-t-il tout d’un même avec un brin d’assurance.