Par Jeannot MWILAMBWE
Au lendemain de la commémoration de la journée internationale de la paix, les jeunes du territoire de Kalemie dans la province du Tanganyika plaident pour la prise en compte de leurs aspirations, besoins et problèmes par les décideurs notamment le Gouverneur de province. C’était ce samedi 25 septembre 2021 au cours de la séance y relative organisée dans la salle de la commission nationale des droits de l’homme au Tanganyika par la ligue de la zone Afrique pour la défense des droits des enfants et élèves, Lizadeel.
Pour les participants à cette séance constitués essentiellement des jeunes de diverses structures du territoire de Kalemie, la jeunesse est aujourd’hui non seulement le marchepied des politiques mais fait également l’objet de la manipulation notamment dans le cadre des conflits intercommunautaires qui ont, ces dernières années, secoué la province du Tanganyika. Pourtant, ont-ils avancé, la jeunesse devrait être encadrée en vue de son intégration dans les instances de prise de décisions. Ils ont estimé que cette manière de traiter les jeunes ne participe pas à leur épanouissement et à leur émergence. Ils sollicitent de l’exécutif provincial la prise en compte de leurs aspirations, besoins et problèmes dans son programme et également dans les productions législatives au niveau de l’Assemblée provinciale du Tanganyika.
« Les autorités devraient, dans toutes leurs actions, penser aux jeunes. S’il y a eu dernièrement l’escalade des conflits intercommunautaires au Tanganyika, c’est parce que la plupart des jeunes ne sont pas encadrés, n’ont pas d’emploi. Ils sont à la merci de toute sollicitation pourvu qu’ils aient de quoi de vivre. Le Gouvernement a tous les moyens pour soutenir les jeunes ne serait-ce que dans l’entrepreneuriat car, il ne saurait pas donner de l’emploi à tout le monde » a déclaré Amisi Matisho Esther, membre du club de solidarité et paix du territoire de Kalemie.
De son côté, le chef de projet au sein de la Lizadeel Mushita Chirac a expliqué que la tenue de cette séance s’inscrit dans le cadre du projet « solutions durables pour la cohabitation pacifique entre les communautés twa et bantous dans le Tanganyika que son Organisation met en œuvre avec le concours du Fonds des Nations-Unies pour la population, UNFPA, son partenaire d’appui technique et financier. Sa finalité, a-t-il renseigné, est de permettre aux jeunes de s’exprimer sur leurs besoins, problèmes et aspirations à adresser aux décideurs en vue de la consolidation de la paix dans cette province.
« La province du Tanganyika comme, vous le savez, a été secouée depuis 2013 par les conflits intercommunautaires qui ont occasionné plusieurs dégâts. Et nous avons constaté que les jeunes ont été utilisés comme acteurs de première ligne dans ces hostilités. Maintenant que la province est entrain de recouvrer la paix, les jeunes qui étaient utilisés dans ces conflits deviennent aujourd’hui les ambassadeurs de la paix, les acteurs de développement. C’est pourquoi nous nous sommes proposés de les réunir pour échanger autour de leurs problèmes, besoins et aspirations en vue de la consolidation de la paix » a-t-il indiqué.
A l’issue de cette rencontre, une note de plaidoyer des jeunes du territoire de Kalemie a été élaborée et sera officiellement déposée auprès de l’Administrateur de territoire, du Gouverneur de province et de l’Assemblée provinciale.
A noter que le projet « solutions durables pour la cohabitation pacifique entre les communautés twa et bantous dans la province du Tanganyika est piloté par un consortium composé de trois agences du système des Nations-Unies notamment HCR, UNFPA et FAO. Il est financé par le Fonds pour la consolidation de la paix, PBF.