Par John Ngombua avec UNICEF
L’UNICEF accompagne les écoles pour soutenir l’importance et la valeur de l’éducation des jeunes filles.
« Je n’avais plus envie d’aller à l’école », commence par expliquer Emmanuela, 12 ans. Elève en sixième année primaire à l’Ecole Sœurs Annonciades de Kikwit, Emmanuela avait perdu toute envie d’aller à l’école parce qu’elle s’y sentait mise à l’écart à cause du simple fait d’être une fille.
Le nettoyage des salles de classe, de la cour de récréation et des installations sanitaires était une tâche exclusivement réservée aux filles. Dans les salles de classe, les garçons occupaient souvent les premières rangées et étaient les seuls à être interrogés régulièrement par les enseignants. A l’heure de la récréation, filles et garçons jouent à des jeux différents. En rentrant à la maison, Emmanuela vivait la même chose qu’à l’école et devait s’occuper des travaux ménagers avant de pouvoir se consacrer à ses devoirs. Ses parents privilégiaient toujours la scolarité de ses frères et non celles des filles.
Depuis quelques mois, tout a changé dans son école. Grâce à l’appui du Gouvernement canadien, les enseignants et directeurs de 40 écoles de la province du Kwilu ont été formé au respect de la dimension genre en milieu scolaire. Les écoles ont également reçu du matériel didactique et pédagogique pour renforcer l’inclusion et de l’égalité des genres dans les enseignements.
« Nous étudions et jouons avec les garçons dans le respect mutuel et sans discrimination », dit fièrement Emmanuela. Aujourd’hui, filles et garçons sont sur un même pied d’égalité à l’Ecole Sœurs Annonciades puisque tout le monde participe aux travaux de nettoyage. Dans les salles de classe, filles et garçons partagent les mêmes bancs et les responsabilités sont partagées équitablement. Même à l’heure de la récréation, les jeux ont changé et les matchs de football ne sont plus exclusivement masculins.
« Les filles sont aussi intelligentes que les garçons et dans la cour de récréation, nous formons des équipes mixtes », explique un camarade d’Emmanuela qui ne discrimine plus les filles de sa classe. Remotivée et confiante, Emmanuela entend bien poursuivre son rêve après avoir suivi des études en économie.
« Je veux devenir directrice générale d’une banque », conclut-elle toute souriante.