Par Gédéon ATIBU
La haine publique et la stigmatisation socio-ethnique prennent des proportions inquiétantes en RDC. C’est un constat fait par le gouvernement et la société civile qui dénoncent de telles dérives très visibles dans le champ politique et dans les médias.
Le député national et l’un des cardinaux du G13 a appelé les autorités congolaises à une réponse conséquente face à la flambée des intrigues tribales.
« Les institutions publiques ne peuvent s’autoriser à demeurer étrangement indifférentes à la flambée des velléités tribales. La République devra opposer une réponse imparable à l’hydre de haine ethnique qui s’empare de notre société et menace le vivre ensemble », a écrit André Claudel Lubaya sur son compte Twitter.
Ce membre du G13 estime humblement qu’il« revient aux pouvoirs publics et aux acteurs non étatiques de desserrer l’étau de la haine et d’en contrer l’expansion en usant de fermeté de la loi, et du discours responsable d’apaisement».
Comme un véritable cancer, le tribalisme ronge l’Afrique faisant fi des États et de leurs frontières, la plupart du temps artificiellement tracées par le colonisateur.
« Dans chaque pays, les divergences politiques font partie de la vie démocratique et ne peuvent nullement constituer une source de haine contre une communauté. A cause de la stigmatisation, les Kasaïens ont déjà été victimes d’un génocide qui reste impuni jusqu’à ce jour», a-t-il rappelé.
Selon des observateurs, c’est depuis la tenue de la dernière élection présidentielle en 2018 que la haine, le tribalisme et la stigmatisation éthique se sont invités dans le débat public.
Le parti au pouvoir (UDPS) tient à se démarquer de cette forte tendance au tribalisme politique. Le parti diffuse abondamment ces derniers temps des messages du vivre ensemble.
Mais la société civile congolaise pense que les bonnes intentions politiques seules ne suffisent pas pour faire taire les démons de la haine et du tribalisme.