Par Charles Mapinduzi
Le lundi 16 janvier dernier, la République démocratique du Congo a commémoré les 22 ans de l’assassinat crapuleux de son 3e président, mzee Laurent Désiré Kabila, tué par l’un de ses gardes. Si officiellement son fils lui a succédé le 26 janvier 2001, il est à faire noter que les conciliabules pour trouver un nouveau chef de l’Etat à la tête de la RDC ont débuté un peu plus avant. L’historien Benjamin Babunga explique la façon dont Joseph Kabila a été désigné par des proches de son père assassiné. Voici ce qu’il en dit :
Le 18 janvier 2001, à l’issue de la réunion du Conseil national de sécurité, le Général-Major Joseph Kabila est désigné « Coordonnateur de l’action gouvernementale« , un Président provisoire, en quelque sorte. C’est seulement 4 jours plus tard qu’il sera officiellement confirmé Président de la République.
Pour rappel, lorsque le Président Laurent Désiré Kabila est abattu le 16 janvier 2001, Kinshasa est sens dessus dessous, car le pays n’a pas de Constitution. Le pays est simplement régie par le décret 003 du 27 mai 1997 composé de 13 articles et dans lequel rien n’est prévu en cas de disparition du chef de l’État.
C’est alors que les collaborateurs du Président Laurent Désiré Kabila assassiné s’activent pour combler au plus vite le vide à la tête de l’État. Aux premières loges, les fidèles parmi les fidèles : Gaëtan Kakudji, Mwenze Kongolo, Victor Mpoyo et Abdoulaye Yerodia Ndombasi. Les militaires sont également mobilisés : les généraux Lwetcha, Olenga et Munene. 3 réunions se tiennent le 16 janvier : une réunion avec les alliés zimbabwéens, namibiens et angolais, une autre qui rassemble les membres du gouvernement et une troisième de tous les anciens collaborateurs du Président. Au cœur des conciliabules : la succession du Président Laurent Désiré Kabila.
Finalement, le consensus va se faire autour d’un nom (sorti, parait-il, de la bouche du Général Lwetcha) : Joseph Kabila, qui était alors le Chef d’état-major de la force terrestre. En clair, il s’agissait d’un Président intérimaire.
A la mort de son père, Joseph Kabila n’a que 29 ans et se trouve à 2.000 km de Kinshasa, au camp militaire de Kimbembe (près de Lubumbashi). Il était un peu en disgrâce auprès de son père depuis la perte, en novembre 2000, de la localité stratégique de Pweto, prise par les rebelles du RCD-Goma.