Par IWEBRDC 

De plus en plus de voix s’élèvent pour stigmatiser ce que d’aucuns qualifient de tribalisme avéré de l’UDPS. Les critères qui militent au choix des animateurs du parti , des mandataires publics, des membres du gouvernement, des représentants dans les assemblées électives, des membres du corps judiciaires nommés par le Président de la République et des  potentiels animateurs de la CENI, ouvrent la porte à une clameur publique qui indexerait le caractère tribal de ces désignations.

Notre rédaction propose dans cet article une analyse comparée  de représentativité à des postes de responsabilité  de quelques  formations politiques des plus en vue afin de vérifier si cette réalité qui semble singulière est une résultante de notre système politique ou qu’il s’agirait tout simplement  d’un pragmatisme lu sous une vision étroite et partagée des leaders politiques , pour conserver un leadership local à défaut de développer un leadership national plus complexe.

Tableau synoptique et indicatif du niveau de représentativité des provinces

Dans le tableau que nous présentons, nous pouvons observer des données non exhaustives qui indiquent de manière synoptique comment, sur un plan géopolitique,  les partis ayant atteint le seuil singulièrement ont procédé aux désignations  :

Aperçu des résultats

Le tableau nous indique que la tête du classement est tenue de manière relative ( Ratio désignation/ postes acquis) par l’UNC de VITAL KAMERHE  avec un score de  88,8% , suivie du MLC de JEAN PIERRE BEMBA , avec un score de  87,5% suivi de l’UDPS et enfin du PPRD.

Les résultats des 3 dernières élections dans un contexte de  décentralisation couplé au système électoral proportionnel , indique que chaque parti politique développe un ancrage local de proximité géographique et tribal .

En réalité, la sociologie nous renseigne que les populations qui peuplent la République Démocratique du Congo sont en majorité bantoues réputées pour leur solidarité et elles se sous catégorisent suivant la proximité tant géographique que linguistique .

Décentralisation et proportionnelle.

La décentralisation a renforcé le sentiment de clivage de sorte que les élections provinciales se transforment en élections localement souveraines et obligeant aux candidats d’être ressortissants d’un des territoires de la circonscription .

Au niveau national , représenter une province s’apparente à représenter la nation alors que dans les faits les députés nationaux sont des députés locaux vu que 95% sont issus de la même contrée que les députés provinciaux à la différence que l’étendue géographique est élargie tout en restant dans les limites de l’espace linguistique et parfois culturel .

En analysant les résultats des dernières élections ,l’on peut remarquer que certains élus dits nationaux ont obtenu des suffrages inférieurs aux députés provinciaux parce qu’ayant récolté des voix dans un seul territoire . La proportionnelle occasionne ce genre configuration de résultats avec certains députés n’ayant obtenu que 1000 voix mais siégeant comme députés nationaux.

L’ancrage local demeure une réalité sociologique et non philosophique, proximité linguistique et géographique suffisent avec un minimum de moyens et stratégies pour construire une leadership local généralement fondé sur la capacité à organiser des aides individuelles, collectives  et des projets communautaires.

Alors que tous les leaders se refusent une étiquette tribale patentée, il est triste de constater que ces derniers se soumettent au jeu de «  l’effort de guerre » en privilégiant naturellement la contrée dont ils sont issus,  et qui leur a apporté le plus de sièges.

De manière croisée, au niveau des résultats de la députation nationale , il existe effectivement une corrélation supérieure à la moyenne entre le nombre d’élus en fonction des circonscriptions et la proportionnalité de la représentativité du parti au niveau des différentes institutions et instances .

Nous pouvons donc aisément en déduire que nos leaders sont généralement locaux parce qu’incapables d’avoir plus d’élus dans les contrées autres que celles dont ils sont originaires.

A la question de savoir si l’UDPS est plus tribale que ses voisins , notre tableau indicatif indique qu’il n’en est rien, au contraire, on serait en droit au regard de ce que la République a connu les années précédentes, de savoir ce que l’UNC , le MLC et le PPRD auraient proposé dans la configuration actuelle . `

Pouvoir discrétionnaire du chef de l’État

Par contre, notre rédaction n’a pas pris en compte les nominations qui relèvent exclusivement du pouvoir discrétionnaire de chef de l’État, dans les services dont  l’appareil judiciaire et  les entreprises publiques , mais les statistiques sommaires indiquent que  80% de ces nominations mettent en avant le  GD KASAI , ce qui pourrait, si elles étaient intégrées dans notre tableau,  modifier sensiblement l’ordre d’arrivée. Nous reviendrons sur ce sujet dans nos prochains dossiers……