Par Charles Mapinduzi
Le président Tshisekedi ne s’était certainement jamais douté un instant que le problème de l’insécurité en RDC était plus complexe qu’il ne le croyait. Il y a près de 2 ans maintenant, le dirigeant congolais espérait le retour de la paix dans son pays en un temps record. Hélas !
Le 17 juin 2021, dans une tournée dans l’Est, tout confiant, Félix Tshisekedi rassurait qu’il ne sentirait avoir réussi son mandat que quand il aurait réussi à juguler l’épineuse question de l’insécurité.
J’ai toujours dit ça, tant que je n’aurai pas réglé ce problème de sécurité, je n’aurai pas réussi mon mandat de président de la République. Vous devez comprendre que c’est la priorité des priorités chez moi », disait-il alors.
Malheureusement aujourd’hui, la situation s’enlise. Elle empire de plus en plus, plus que jamais auparavent. Mais, le chef de l’Etat congolais se souvient-il encore de ses propos de juin 2021?
D’une part, 3 territoires du Nord-Kivu : le Rutshuru, le Masisi et le Nyirangongo, restent infestés par l’agression rwandaise portée par le M23. Bien que faisant face aux forces armées, l’ennemi n’arrête de conquérir d’importants pans qui rendent la vie difficile aux citoyens de la contrée. L’économie dans la zone profite largement à la rébellion et à ses parrains.
Un peu plus loin, dans la région de Beni (Nord-Kivu) et dans une partie de l’Ituri, l’ADF fait rage. Les terroristes d’origine ougandaise sont responsables de plusieurs milliers de morts dont une centaine au cours de la semaine derrière et celle en cours.
À cet activisme des groupes armés étrangers, il faut ajouter des milices locales dont les plus cruelles sont restées les CODECO en Ituri ou encore des Maï-Maï. Pour tout dire, l’Est du pays est véritablement en feu et en sang. Et, il faut vivre dans la contrée pour s’en apercevoir.
Autrement dit, à moins d’un an seulement de la fin de son mandat, Félix Tshisekedi n’est toujours pas en mesure de mettre fin aux violences. Au contraire, celles-ci se sont amplifiées sous son quinquennat. Partant ainsi de sa déclaration du 17 juin 2021, le président de la République est-il donc conscient qu’il n’a pas réussi son mandat pour n’avoir pas réussi à ramener la paix? Difficile d’y répondre.
Mais, au regard des faits, le successeur de Kabila ne semble pas se culpabiliser à ce sujet. Sous d’autres cieux, après avoir tenu les propos du genre sans que les actes aient suivi, certains dirigeants préfèrent démissionner ou refuser de se représenter pour un nouveau mandat. Cependant, au Congo, Tshisekedi est candidat à sa propre succession.
Pour un observateur averti, en revenant pour un autre mandat, soit le chef de l’Etat estime avoir réussi à ramener la paix, soit il se moque éperdument de ce qu’a été son bilan jusque-là. Mais, même si Tshisekedi a pleinement droit d’être candidat, l’autocritique lui aurait permis de prendre une bonne décision.