Par Charles Mapinduzi
Les jours passent très vite et la présidentielle approche à pas des géants en République démocratique du Congo. Félix Tshisekedi, président sortant, a déjà exprimé son intention de rempiler pour un second mandat. Cependant, des épines n’arrêtent de se multiplier sous ses pieds et des opposants s’empressent à s’emparer de la situation.
En effet, le tollé suscité par le retard de la construction de l’Université officielle de Mbuji-Mayi n’aura pas été le seul raté des projets initiés par le chef de l’Etat dans l’espace grand Kasaï. De plus en plus, des accusations incriminent des proches collaborateurs du président congolais. Ceux-ci sont cités d’être directement impliqués dans la magouille et d’innombrables détournements des fonds, de sorte que rien de palpable n’est visible dans ce coin du pays.
Si jusqu’ici les cris plaintifs et les dénonciations sur l’absence d’actions concrètes du régime venaient des détracteurs de Félix Tshisekedi, pour cette fois, c’est un membre de son propre gouvernement qui lance un cri d’alarme. Tout comme le chef de l’Etat, il est également originaire du Kasaï et a palpé de ses doigts et a vu le fiasco auquel les projets ont abouti.
José Mpanda constate qu’aucun projet de développement entamé au Kasaï Oriental n’a eu aucun impact sur le quotidien de la population, tous les projets ayant accouché d’une souris. Toutefois, il charge le cercle du président congolais qui lui jette des peaux de bananes. Au lieu de s’assurer que le programme et la vision de Félix Tshisekedi sont effectivement en cours d’exécution, ces proches collaborateurs s’activent dans l’enrichissement illicite.
« Au Kasaï oriental, nous sommes responsables de la misère de nos frères. Je parle de nous qui sommes au côté du chef de l’Etat. Le président Tshisekedi a fait sa part. Mais, il se fait malheureusement qu’il est entouré de beaucoup de détourneurs. Ils sont très nombreux. Ce que j’ai vu ici de mes propres yeux est extrêmement grave. Je viens de voir tout ça moi-même. Le chef de l’Etat en était très déçu lorsqu’il était ici. Il n’y a aucune réalisation ici. Les fonds alloués aux différents projets, ces individus se les ont partagés. Il faut qu’on nous dise toute la vérité sur cet argent. Les coupables doivent être arrêtés et traduits en justice. Sur le plan de développement, laissez-moi vous dire que tout est à refaire« , a lâché le ministre de la recherche scientifique
Félix Tshisekedi risque donc d’avoir du pain sur la planche. Ne dit-on pas que la charité bien ordonnée commence par soi? Si donc, même dans les provinces d’origine du chef de l’Etat proviennent des lamentations qui ne trompent pas, c’est que la situation est effectivement explosive. Mais, ceci risque de coûter le second mandat au président congolais, car l’opposition ne lui fera pas un chèque en blanc. Curieusement, les bâtons lui sont mis dans les roues par ses propres hommes de confiance.