Par Gédéon ATIBU
Avec la nomination du Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde, Félix Tshisekedi consolide son autorité. Désormais seul aux commandes, il devra affronter l’avenir avec sérénité tout en ne perdant pas de vue le caractère fragile de son pouvoir.
En position de force sur le plan politique, le Président congolais a désormais la marge de manœuvre nécessaire pour impulser les réformes qu’il entend mettre en œuvre. S’il peut entrevoir l’avenir avec optimisme, il n’en demeure pas moins vrai que son pouvoir reste encore assez fragile.
« Dans l’Union Sacrée, j’indique seul la direction », a lâché Félix Tshisekedi au cours d’une interview accordée à nos confrères de Topcongo FM depuis Paris ce mercredi, le 19 mai 2021.
Longtemps considéré comme la marionnette de son prédécesseur, Tshisekedi peut se vanter de s’être extirpé de l’étouffante tutelle de Kabila sans causer de dégâts majeurs. Qui l’aurait cru, il y encore six mois?
Désormais en position de force grâce au soutien américain, la page Joseph Kabila étant tournée, du moins pour le moment, Félix Tshisekedi peut espérer diriger en toute quiétude. Avec la nomination d’un Premier ministre qui lui est entièrement acquis, il est assuré de faire triompher ses desiderata sans crainte d’être importuné comme ce fut le cas à l’époque de la coalition FCC-CACH.
Pour autant, le pouvoir congolais reste fragile. Le parti présidentiel, l’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social) étant très minoritaire, il est obligé de composer avec une kyrielle de formations politiques dont la plupart émanent du FCC. La majorité parlementaire actuelle est le reflet de cette réalité. Une majorité qui ne peut tenir que si Félix Tshisekedi respecte sa part du contrat en satisfaisant les appétits gloutons des uns et des autres. À première vue, tout laisse penser que l’Union sacrée ne résistera pas à l’épreuve du temps et de la politique politicienne congolaise. Dans cet écosystème où chaque allié manœuvre en fonction des postes et des gains financiers qui lui sont promis, Félix Tshisekedi aura beaucoup à faire pour maintenir sa majorité en place.
Sur ses principales nouvelles alliances avec Bemba et Katumbi, Félix Tshisekedi a estimé que ce sont des alliances utiles, car elles consolident la stabilité politiques du pays. Pour le moment « ça fonctionne bien, pas de quoi se plaindre », dit-il.
Le Gouvernement de coalition institué au lendemain de l’alternance politique intervenue en janvier 2019 n’a pas permis selon Félix Tshisekedi, de mettre en œuvre le programme pour lequel il a été porté à la magistrature suprême.