Par Charles Mapinduzi
Pour l’Union sacrée, cette plateforme au pouvoir en République démocratique du Congo, l’enfer, c’est toujours les autres. Depuis l’accession de Félix Tshisekedi au trône en janvier 2019, à tord ou à raison, tous les échecs sont attribués à d’autres acteurs, jamais à ceux qui ont le vrai imperium alors que ces derniers n’endossent que les réussites et refusent d’encaisser les critiques et les plaintes populaires.
En dépit de multiples dénonciations des Congolais, le régime de Kinshasa a bouché ses oreilles sur des questions de sous-traitance de l’armée nationale qui, aujourd’hui, est mise en congé dans le Nord-Kivu et assiste impuissamment les troupes de l’EAC se balader au côté des rebelles du M23 dans les territoires de Rutshuru et Masisi.
Depuis le début, bon nombre de Congolais n’ont jamais été d’accord que des étrangers travaillent sur la sécurité du pays en lieu et place des forces loyalistes. Cependant, ceux qui ont osé émettre cette idée ont essuyé des critiques de toutes parts, des injures, des insultes et ont été pris pour des contrevenants au pouvoir. A Kinshasa, amener les UPDF ougandais puis l’EAC était l’ultime stratégie du gouvernement pour restaurer la paix. Pourtant, c’est en vain que ceux qui ont la maîtrise de la situation sécuritaire de l’Est ont prévenu du danger à s’allier à ceux qui rêvent de décapiter le Congo.
Aujourd’hui, les autorités congolaises dont le chef de l’Etat critiquent ouvertement les mêmes troupes étrangères qu’elles menacent de mettre à la porte, faute de résultats. Au lieu de combattre l’ennemi, la force régionale est maintenant accusée de pactiser avec les agresseurs du Congo. En même temps, au lieu de compter sur les FARDC les seules susceptibles de se sacrifier pour la paix dans la partie orientale, le régime a préféré recourir au service de la SADEC.
Mais, le lundi dernier, contre toute attente, devant la presse, le ministre des affaires étrangères a exprimé une position équivoque au sujet des armées présentes sur le territoire national. A l’instar de tout Congolais lambda, Christophe Lutundula s’est plaint de cette multiplicité des troupes dont les actions sont difficiles à distinguer, surtout à cette période pré-électorale : “Trop de cuisines gâtent la sauce“, se plaint le diplomate congolais.
“Nous avons les casques bleus de la Monusco, les militaires de la force régionale EAC, nos propres forces armées et bientôt là les troupes de la SADC. Trop de cuisiniers gâtent la sauce. Nous devons clarifier toutes ces missions. On ne sait pas qui fait quoi, surtout que nous sommes à la veille des élections“, a déclaré Christophe Lutundula au brifieng du lundi dernier à la RTNC.
N’ont-ils pas raison, ceux qui pensent que le régime erre à tâtons ? La déclaration de Christophe Lutundula donne l’impression que le gouvernement est dépassé par les évènements et ne sait plus à quel saint se vouer alors la présence des troupes étrangères sur le sol congolais est intimement à sa propre volonté. Envers qui porte-t-il plainte alors que la clé est entre les mains des autorités congolaises ?