Par lephare- IWEBRDC
Le passé de Matata semble le pourchasser comme un mauvais sort. Loin d’un acharnement de la justice contre un Premier ministre honoraire blanc comme neige, le hasard des circonstances a vu tant des dossiers de détournements de deniers publics exhumés par l’Inspection générale des finances.
Augustin Matata avait salué la « résistance » héroïque de ses pairs contre les assauts du Parquet général près la Cour constitutionnelle exigeant qu’il soit livré à la justice. L’instruction du dossier du Parc agro-industriel de Bukanga Lonzo a malheureusement évolué avec d’autres prévenus dont la culpabilité avérée, a entrainé leur mise en accusation. Tel est le cas de Matondo Mbungu, directeur général du BCECO, aujourd’hui logé à la Prison centrale de Makala.
On rappelle que la députée Louise Munga est allée de sang-froid témoigner à l’Inspection Générale des Finances. Ancienne ministre du Portefeuille, bien que couverte par un manteau d’immunités, a clamé haut et fort son innocence, lâchant au passage aux inspecteurs de finances, que la réalisation de ce projet relevait de la compétence exclusive du Premier ministre, aujourd’hui sénateur. Pour les autres détails que qu’elle ne maîtrise pas, elle a exhorté les inspecteurs des Finances à interroger Matata qui doit en savoir trop.
Un autre dossier est celui des fonds libérés par le gouvernement de l’époque pour indemniser les investisseurs étrangers et nationaux, victimes de mesures de « zaïrianisation ». Des montants de 110.907.681,88 dollars et 27.894.707,92 Euros sont sortis des caisses de l’Etat et ont pris des destinations que seuls les « initiés » connaissent. C’est ce nouveau dossier qui a conduit le Procureur général près la Cour constitutionnelle de rentrer au Sénat, pour exiger une fois de plus la levée de ses immunités. A titre de preuves, le PG brandit deux ordres de virement payés par la BCC en mode d’urgence entre février et juillet 2013, pour les montants précités, en faveur des créanciers fictifs.
On croit que les réquisitoires du PG près la Cour constitutionnelle adressés au Bureau du Sénat, vont certainement faire sauter le verrou pour débloquer enfin l’ouverture des poursuites judiciaires contre Matata Ponyo Mapon. L’homme a sollicité une semaine et promis de révéler ce qu’il sait à ses collègues, le lundi 4 juillet 2021. Attendons voir !