Par Charles Mapinduzi
Kinshasa et Kigali sont aujourd’hui sur un chemin de non retour. Les 2 capitales ne respirent plus une même odeur de sainteté depuis qu’elles s’entre-accusent dans le conflit armé qui déchire l’est de la RDC. Pour les autorités congolaises, rien n’est plus à démontrer aujourd’hui, le régime rwandais est le cerveau moteur de la rébellion du M23 qui s’est emparé de plusieurs entités du Nord-Kivu.
Mais, comme on le sait tous, avant d’en arriver là, Félix Tshisekedi et Paul Kagame étaient des frères. Même si au Congo ce rapprochement faisait grincer les dents, le nouveau dirigeant de la République démocratique du Congo avait déjà opéré ce choix et personne ne pouvait l’en empêcher. Bien sûr jusqu’à ce que tout ait mal tourné. Dans ses explications, Félix Tshisekedi se défendait que ses intentions consistaient en une sorte de réconciliation entre États de la sous-région pour une paix durable, une cohabitation et une concorde en Afrique.
Mais comment le président congolais avait-il pu se faire des amitiés avec Paul Kagame alors que son prédécesseur, Joseph Kabila, avait ouvertement coupé le pont entre les 2 capitales? Fortunat Biselele est revenu sur les démarches de Félix Tshisekedi.
Dans une émission tournée par Alain Foka, journaliste à RFI, le conseiller privé du chef de l’État mentionne que Félix Tshisekedi avait proposé à Paul Kagame une coopération gagnant-gagnant partant des richesses dont dispose la République démocratique du Congo.
Un plan voulu par le dirigeant congolais qui s’en tenait au fait que la RDC et le Rwanda partageaient des frontières naturelles qui le resteront à jamais. Ce qui, légitimement, oblige Rwandais et Congolais à vivre éternellement ensemble malgré les divergences. Et, visiblement, Paul Kagame était partant, même si dans les faits, ce dernier avait un autre schéma à lui.
« Le président Félix a proposé à son homologue rwandais une chose simple : nous sommes un pays riche, vous êtes nos voisins, aucune guerre ne fera déplacer nos frontières. Donc, nous resterons des voisins à vie. Moi, je vous propose de mettre ensemble des projets où nous allons jouer au win-win, gagnant-gagnant. J’ai des minerais chez moi qui vous intéressent. Vous, vous avez la possibilité, avec votre carnet d’adresses, de contacter les investisseurs partout à travers le monde et nous allons travailler en synergie pour essayer de développer la zone ensemble. Et le président Kagame était tout à fait partant. On a beaucoup avancé jusqu’à ce qu’à un certain moment, il y a eu des intérêts obscurs qui ont fait que la situation est tel qu’elle est aujourd’hui« , explique Fortunat Biselele.
De nos jours, entre Tshisekedi et Kagame, c’est la guerre, une guerre au vrai sens du terme. Les 2 personnalités ne se font plus de cadeaux de sorte que la bataille a été exportée jusqu’aux instances internationales les plus prestigieuses comme les Nations-Unies