Par Charles Mapinduzi
Le président burundais est au centre des diatribes en République démocratique du Congo après des propos qu’il a tenus le lundi 28 novembre dernier à Nairobi en marge de l’ouverture de la 3e phase des pourparlers entre le gouvernement congolais et les groupes armés.
Si dans l’opinion certains ont trouvé Evariste Ndayishimiye solidaire de la situation que traversent les citoyens congolais et que certains autres considèrent la déclaration du dirigeant burundais comme une stricte vérité, d’autres estiment que la position du président en exercice de la Communauté d’Afrique de l’Est a simplement été “inappropriée, irrespectueuse et inamicale”.
C’est précisément le cas d’André Claudel Lubaya. Pour cet acteur politique, les propos d’Evariste Ndayishimiye viennent remettre en cause l’indépendance et la souveraineté de la RDC ainsi que la légitimité des institutions congolaises. Bien plus, ils dénudent l’incapacité des gouvernants à protéger le territoire national et ses citoyens, etc.
“La déclaration médiatisée et du reste solennelle de ce chef d’État remet subtilement en cause la souveraineté de la RDC en tant qu’Etat indépendant, la légitimité de ses institutions ainsi que l’autorité et la capacité de ses dirigeants à remplir correctement les missions régaliennes qui leur incombent en matière de défense, sécurité et ordre public. Elle remet en cause également les frontières de notre pays et légitime maladroitement les velléités d’occupation d’une partie du territoire. Elle touche au final à notre dignité en tant que peuple, de même qu’elle nuit à l’image de nos forces armées”, écrit-il.
Par ailleurs, Claudel Lubaya redoute que Kinshasa ait délibérément déjà décidé de sous-traiter la sécurité du pays en adhérant à l’EAC et lui demande d’expliquer au peuple congolais ce dont il est question.
“A moins que notre gouvernement l’ait déjà concédé sans informer préalablement l’opinion, les propos du chef d’Etat burundais sont graves et donnent le sentiment que les autorités congolaises seraient déterminées à sous-traiter la défense de l’intégrité du territoire par les armées étrangères. Le gouvernement congolais est tenu de fournir clairement les explications sur les motivations à la base de l’adhésion de la RDC à l’EAC dont les visées politiques et stratégiques suscitent des interrogations”, ajoute-t-il
Pour rappel, devant les représentants des groupes armés à Nairobi, Evariste Ndayishimiye a rassuré que “les troupes régionales resteront au pays jusqu’à ce le gouvernement congolais se constitue une armée et une police protectrices de tout le monde”. Pour certains, ces propos discréditent l’armée congolaise et remettent en cause la compétence des dirigeants de la RDC.