Par Charles Mapinduzi
Les Pères fondateurs de la nation congolaise auraient honte s’ils se retournaient dans leurs tombes, plus de 60 ans après qu’ils ont milité pour l’indépendance de la République démocratique du Congo.
Alors que le pays est 2e en terme de réserves forestières après l’Amazonie, avec des terres arables et fertiles plus que partout ailleurs, l’Etat congolais est toujours dans l’incapacité de mettre en place une politique agricole susceptible de relever le défi.
Aujourd’hui, la vie s’arrête dans plusieurs villes et provinces du pays dont le Haut-Katanga principalement où la farine de maïs est une denrée alimentaire de première nécessité pour les ménages. Un sac de 25 kgs s’achète désormais à un prix cruel de sorte que les familles pauvres ne peuvent oser penser à s’en procurer.
Comble est de constater qu’au lieu de trouver un palliatif curatif et durable au pays, les autorités congolaises continuent de recourir aux services des pays étrangers alors que la carence en farine se pose depuis de nombreuses années. Il reste évident qu’un État ne peut se suffire mais faudrait-il continuellement s’abattre sur l’étranger alors que la RDC est en mesure de nourrir toute l’Afrique si les dirigeants congolais agissent en toutes conséquences ?
Bien que miné par la guerre, l’est du pays, en partant de l’ancienne province orientale au Nord-Kivu, en passant par le Sud-Kivu et le Katanga, est en soi un grenier à ne point douter, avec la vaste plaine de Ruzizi, très fertile. Et le parc agro-pastoral de Bukangalonzo qui aurait pu contribuer à sauver la nation de cette crise qui risque d’embraser le pays si l’on ne fait pas garde.
Que 10 ministres soient envoyés en Zambie et en Afrique du Sud pour négocier, quémander de la farine du maïs, c’est cela qui cloche. Pourtant, des millions de dollars dilapidés pour cette mission aurait pu être injectés dans une opération de sauvetage et en mois de 6 mois, le Congo aurait été en mesure de se nourrir de son propre maïs, une farine purement congolaise
Et à ce sujet, Professeur Lohata Tambwe Okitokosa Paul-René n’est pas du tout tendre. Voici d’ailleurs ce qu’il en dit : « Quelles que soient les raisons liées à la raison d’Etat, il n’est pas possible qu’une mission aussi honteuse que celle de déplacer en Zambie, pour chercher le maïs, compte 9 ministres ! C’est du jamais vu. Son caractère budgétivore indique que la jouissance est un mal qui gagne tout le sommet de l’Etat . Où est l’administration traditionnelle ? Et pourtant, l’hypertrophie administrative est là ! Elle fait quoi quand on sait qu’acheter à l’étranger n’est pas un problème aussi difficile, sauf s’il y a un agenda caché. Lequel ?
Si le gouvernement ne le révèle pas, cela constitue une entrave à la transparence et à la démocratie qui exige que le peuple soit informé de tout ce qui le concerne. De plus, au moment où les finances publiques affichent une santé médiocre, en témoigne l’impaiement des députés, des enseignants et autres fonctionnaires, c’est dans ce contexte que l’on débloque des sommes importantes pour financer le voyage honteux et les frais de mission de neuf ministres, pour acheter du maïs !
Honteux, la RDC qui dispose de 80 000000 des terres arables, des ingénieurs agronomes et de nombreuses facultés des sciences agronomiques va chercher du maïs chez un petit pays mais très bien organisé qu’ est la Zambie ! La RDC est – elle maudite ? Le maïs ne demande pas plus de six mois pour être cultivé et récolté. Tous les paysans le savent et le pratiquent, 4 ans pour ce régime ne suffisent pas pour produire du maïs en RDC, mais trouve de l’argent pour l’acheter à l’étranger. Déficit criant du management homothétique qui montre que même si on donnait un deuxième mandat à Fatshi, les Congolais ne mangeront pas.
Je sais que les fanatiques vont me proférer des injures comme d’habitude, mais ils sont incapables de trouver le maïs sur le marché congolais et gardent silence. Si le régime n’est pas capable de donner à manger à la population dans un pays où les potentialités des terres agricoles et climatiques ne demandent pas beaucoup d’efforts, ce qui prouve que l’on a affaire à un régime d’incompétents qui ne peuvent plus réussir sur un autre plan. Le ridicule ne tue pas en RDC où les victimes sont les premières à défendre leurs bourreaux ».