Par Michel BUTANGAZI
Une fois de plus, la solidarité au sein de Ensemble pour la République de Moïse Katumbi n’a pas fonctionné. Elle n’est qu’une déclaration d’intention, sans conséquence concrète », déplore Emmanuel Mbukawulu, cadre de la jeunesse du Mouvement de Libération du Congo (MLC) face au silence et/ou réticence de certains cadres et députés de Ensemble pour la République qui se sont décidés de sécher leur présence dans le débat qui alimente la vie politique congolaise, à savoir la Congolité qui cible de manière stratégique, leur leader Moise Katumbi à la présidentielle de 2023. Et pourtant, il est si pas le seul, l’un des potentiels candidats en lice qui a reçu le soutien inconditionnel de la majorité du peuple congolais et de son Katanga natal.
Calculs politiques des députés de Ensemble
Daniel Safu, un député de Ensemble pour la République avait pourtant devant cameras menacé tout celui qui s’amènerait avec cette proposition de loi sur la congolité à l’Assemblée Nationale, qu’il mourait le même jour. Des propos qui auraient permis à son auteur de créer du buzz voire de montrer sa loyauté à Moise Katumbi, ce qui lui a d’ailleurs vallu son élévation au poste de coordonnateur adjoint du parti chargé de la mobilisation et formation pour la ville de Kinshasa où l’honorable Françis Kalombo est Coordonnateur.
Mike Mukebay, député provincial de Kinshasa sous le drapeau de Ensemble pour la République a fait une campagne déterminée et très mobilisatrice, avec une implication totale de tous les autres cadres du parti en promettant terre et ciel à quiconque s’en prendrait à l’autorité de Moise Katumbi. Avant le fameux débat sur la proposition de loi sur la congolité, Mike Mukebay ne faisait pas passer deux semaines sans participer à tous les débats politiques parmi lesquels le débat sur la vision du parti politique Ensemble et de son leader Moïse Katumbi. Ce dernier lui aurait promis un poste de choix dans le bureau politique de Ensemble pour la République.
Longtemps favoris, le richissime candidat président parait à la veille du scrutin présidentiel de 2023 sur le point d’être rattrapé par « les ambitions présidentielles de l’actuel président Félix Tshisekedi » qui ne jure que sur le deuxième mandat pour concrétiser sa vision. Une formidable machine s’est alors mise en place par le régime en place (Udps parti présidentiel) pour faire barrage à Moise Katumbi. Il y a eu au cours des trois dernières semaines des pressions politiques qui ont débouché, d’une part sur des alliances contre nature de certains leaders politiques de l’Union sacrée pour le soutien de Félix Tshisekedi à la présidentielle de 2023, et d’autre part, le dépôt par le député Nsingi Pululu (FCC-PPRD) de cette contestée loi sur la congolité à l’Assemblée Nationale. Bref, il reste un long chemin à parcourir (inscription et vote de cette loi par les députés nationaux) pour que Félix Tshisekedi prenne la place qui lui reviendrait dans la candidature unique de l’Union sacrée en 2023. Et si Christophe Mboso, président de l’Assemblée nationale usait du forcing pour soumettre cette loi à la plénière pour le vote ?
Moïse Katumbi ferait-il l’objet de la trahison par ses pairs ?
Difficile de savoir d’où seront venues les trahisons si jamais cette loi était inscrite dans le calendrier des travaux de l’Assemblée nationale pour examen, les votes se feraient à bulletin secret. A la veille de scénario imprévisible, les députés de l’UDPS et quelques transfuges du FCC seraient convaincus d’obtenir l’adoption de loi, puisqu’ils disposeraient des « promesses du chef de l’Etat » comme ce fut le cas pour la déchéance du bureau Jeannine Mabunda du FCC. Du côté des katumbistes jusqu’auboutistes, les tireurs des ficelles sont bien connus et la tentative de l’inscription de cette proposition de loi au calendrier des travaux de l’Assemblée nationale aura sans ambages comme conséquence « la rupture de Ensemble à l’Union sacrée » et, sans doute, la déclaration d’une opposition radicale au régime Tshisekedi. Que cache le retranchement de Daniel Safu de ce débat qui fait couler ancre et salive ?
Quant à l’église catholique qui s’invite dans ce débat, « elle a fait appel à tous les congolais pour l’unité du Congo en faisant résolument barrage aux pyromanes qui cherchent à plonger le pays dans la division et la haine », estime le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de la ville de Kinshasa, qui juge cette loi « raciste ». De toute évidence, Moïse Katumbi parait en mesure d’être élu à la magistrature suprême en 2023. Son élimination de la présidentielle n’en sera que plus amère.
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