Par Michel BUTANGAZI
Aubin Minaku, Emmanuel Shadary, Sele Yalaghuli, Kikaya Bin Karubi, Guillaume Mandjolo. Ces caciques du FCC sont des vautours ! Quels politiciens, races des vipères, réputés pour l’envergure de leurs ailes, n’ont jamais été un jour ou l’autre affublés de ce nom d’oiseau ? Plus grave, en revanche, sont les véritables rapaces à se voir attribuer des cartes visas infinity depuis aujourd’hui, plus d’une décennie et ce, au vu et su du peuple congolais qui n’avait que ses yeux voir et ses oreilles pour entendre ces graves révélations faites dans les médias sur les détournements de fonds du trésor public par ces politiciens avares.
Toute la population en liesse pendant que les caciques du FCC sont en débandade quand la nouvelle a enflammé la scène politique congolaise ! Quelques jours seulement auraient suffi à l’Inspection Générale des Finances, dans ses enquêtes menées il y a peu à la Banque Centrale du Congo, pour découvrir une grave expropriation du Trésor public par les caciques du FCC qui, selon les conclusions de l’enquête , détenaient des cartes de crédits liées sans pitié au compte général du Trésor public. Une révélation prohibée aux hypertendus !
Avec ces cartes de crédits Visa, tous les détenteurs en l’occurrence les dignitaires de l’ancien régime Kabila, avaient droit chacun à une somme faramineuse de 50.000 dollars américains et ce, chaque mois et de manière continuelle. chose restant égale par égale, en raison d’une année, chaque dignitaire du FCC bénéficiait à lui seul, 600.000 dollars américains, ce qui fait en monaie locale, 12.000.000 FC. Qu’est-ce qui justifie l’indifférence du Procureur de la République devant cette infraction flagrante de détournement. « Est qualifiée infraction flagrante lorsqu’une personne est poursuivie par la clameur publique, ou lorsqu’elle est trouvée porteuse d’effets, d’armes, d’instruments ou papiers faisant présumer qu’elle est auteur ou complice, pourvu que ce soit dans un temps voisin de l’infraction » (Code de procédure pénal congolais)
Vautours du FCC aux aguets !
Confiance, peur, espoir, frustration, déni de justice.. la RDC est confrontée à ces multitudes d’expression des sentiments ces derniers jours. Mais c’est la répugnance qui a pris le dessus. Ceux qui encensaient leur leader, l’ancien Joseph Kabila, d’avoir laissé dans le Trésor public, plus de 1 milliards de dollars cacheraient derrière eux, leur vraie nature des politiciens pillards et ennemis du peuple congolais.
Malgré le semblant d’alternance au sommet de l’État avec l’avènement d’un nouveau régime incarné par Félix Tshisekedi les vautours du FCC étaient toujours aux aguets, et les sommes vertigineuses de 50.000 dollars américains chacun grâce à l’utilisation depuis plus de 10 ans, des cartes des crédits, ont réveillé leur appétit. Partant d’une centaine de bénéficiaires jusqu’à quelque huit dignitaires dans l’entourage même de l’ancien président font l’objet d’un lynchage verbal de la population qui ne compte que sur la promptitude du Procureur Général de la République à se saisir du dossier le plus vite possible. Pendant que ces vautours du FCC s’enrichissaient de manière criminelle, le peuple congolais dans son ensemble promettrait de grandes manifestations pour dénoncer le silence et la lenteur des pouvoirs judiciaires. Les pesanteurs politiques jouent-elles en faveur de ces vautours du FCC ?
L’art de justification et victimisation
Prenant la défense, l’un des vautours, l’ancien ministre des finances, Sele Yalaghuli répond à travers un communiqué attribué à sa cellule de communication, que l’attribution de la discutable carte des crédits Visa procède d’une tradition qui remonte à l’indépendance, laquelle défensive sera toute de suite essuyée par l’Inspecteur Général des Finances qui appuie que le système Visa est apparu en RDC à partir des années 2011. Nul ne peut plaider pour sa propre turpitude, dit-on ! Et comme si cela ne suffisait pas, faisant fi du fait qu’ils ont laissé une économie à terre ; et un pays dépité, au bord de la nausée, les autres vautours du FCC vont allonger la queue devant les cours et tribunaux pour porter plainte contre un des journalistes qui a relayé des informations faisant état de ce scandale d’Etat. L’un après l’autre et sans honte boue, l’ancien ministre des finances, Sele Yaląghuli et le conseiller diplomatique de l’ancien président, Kikaya Bin Karubi, ont porté plainte contre le journaliste Israël Mutombo pour diffamation et imputations dommageables. Ironie de l’histoire ? N’est-il pas là l’un des plus grands scandales de détournement depuis la fin du régime Kabila ?
Nicolas Kazadi stoppe l’hémorragie et désactive ces vautours
Les vautours du FCC ont capitulé devant l’argentier national ! Venu à la rescousse du Trésor public, saigné depuis plusieurs années par les vautours du FCC, Nicolas Kazadi, l’actuel ministre des finances n’a pas donné le dernier mot à ces vautours avant de les capturer. A travers une correspondance, le ministre des Finances, bras séculier du Président Tshisekedi a demandé formellement au Gouverneur de la Banque Centrale du Congo de prendre toutes les dispositions idoines afin que soient désactivées toutes les cartes des crédits sur le compte Général du Trésor. Seule la désactivation de ces cartes suffit-elle pour étouffer cette affaire ? Pourquoi la justice traine-t-elle les pas dans cette dynamique de l’Inspecteur Général des Finances et le ministre des Finances ? Si ce n’est pour des raisons politiques, après ce scandale grotesque des vautours du FCC, le peuple congolais attend un procès public et télévisé en vue d’en établir les responsabilités d’un chacun devant l’histoire. Au stade actuel, ces vautours du FCC ne peuvent que recevoir la vindicte populaire en attendant de les voir présenter leurs moyens de défense devant les juridictions compétentes. La justice peut-elle surprendre le peuple ? Reste à voir.