Le bilan du massacre des civils en ville de Goma le 30 août dernier était contradictoire dès le départ. D’abord, le gouvernement provincial avançait un chiffre de 7 morts dont un policier. Le lieutenant-colonel Kaiko Guillaume, porte-parole du gouverneur, avait d’ailleurs vanté le professionnalisme par lequel les services de sécurité avaient réussi à étouffer la manifestation.
Mais, après une confidence à la presse sur un bilan d’une cinquantaine des civils tués, les autorités congolaises s’étaient dédites en parlant de 43 morts. Un chiffre qui sera également contesté par les forces vives et les mouvements citoyens qui affirmaient que ce carnage avait coûté la vie à une centaine de Congolais.
Le lundi dernier, alors que 43 corps devraient être enterrés, ce sont 57 corps au total qui ont été inhumés en présence de Peter Kazadi, ministre congolais de l’Intérieur, qui a confirmé ce chiffre.
Ce dernier a d’ailleurs indiqué qu’une enveloppe avait été remise aux familles des victimes afin que celles-ci organisent des deuils dans la dignité, même si, sur les 57 corps, seuls 40 ont clairement été identifiés par leurs proches.
Ce nouveau bilan établi semble venir corroborer la version partagée par les acteurs de la société civile qui soutiennent depuis plusieurs jours que les victimes du carnage étaient plus nombreuses que le nombre livré par le gouvernement congolais.
Le député de l’opposition Jean-Baptiste Kasekwa a par ailleurs dit tout sa colère, son indignation et sa déception au sujet du manque de considération aux victimes. Il se plaint que les personnes tombées lors de cette répression ont été enterrés comme des chiens, sans aucune dignité.