Par Charles Mapinduzi
Félix Tshisekedi a encore tiré en boulets rouges sur ses détracteurs. Et, comme c’est souvent en dehors du pays que le chef de l’État a de la verve sur de ce qui se passe dans son pays, celui-ci a de nouveau profité de son bref séjour au Tchad pour parler devant la communauté congolaise vivant sur place.
Le fils du sphinx n’a encore raté aucune occasion de sorte qu’il a parlé de tout et de rien. Parmi ses cibles, il y a eu le Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila duquel il s’est pourtant séparé en fin 2020. Il y a eu également des flèches lancées implicitement vers Jean-Marc Kabund qui s’est déclaré opposant au régime et qui est aujourd’hui poursuivi par la justice congolaise.
Dans son allocution, Félix Tshisekedi s’est directement attaqué aux caciques de l’ancien régime qui critiquent sa gouvernance et qui semblent minimiser son leadership au sommet de l’État. À l’écouter, le président congolais ramène ces Kabilistes au passé et les place face à leur propre bilan.
Pour le chef de l’Etat, le Front commun pour le Congo n’a aucune leçon à donner. D’ailleurs, Tshisekedi brandit son esprit démocratique sans lequel beaucoup de Kabilistes seraient actuellement poursuivis.
“Ils devraient avoir honte et se taire au vu de ce qu’ils ont fait au pays. Si vraiment nous étions dictateur, ils seraient tous les jours à la justice”, tacle-t-il.
La réaction de Félix Tshisekedi est consécutive à ceux qui estiment que le Congo prend du recul depuis qu’il a pris les rênes du pays. Nombreux Kabilistes sont à la première ligne pour dénoncer la mauvaise gouvernance et la restauration de la dictature par le nouveau régime. Des accusations qui ne passent pas souvent dans le camp au pouvoir qui accuse les Kabilistes d’avoir plongé la RDC dans le gouffre durant les 18 ans de leur gestion.
A un an et demi de la prochaine présidentielle, une opposition imprévisible est en train de se créer contre le pouvoir de Kinshasa. Joseph Kabila, Martin Fayulu, Jean-Marc Kabund et éventuellement Moïse Katumbi sont des acteurs politiques non négligeables auxquels le président de la République fera face, lui qui a un bilan à défendre d’ici 2023.