Par Gilbert Ngonga
Alors que le peuple congolais a salué d’un très bon cœur la première alternance pacifique en 2018 acquise au prix des nombreux sacrifices sans épargner l’écoulement des sangs, en combattant matin midi soir pour vivre un changement radical et un véritable État des droits conformément à la constitution, 12 militants du mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha) ont été arrêtés et transférés mardi 25 janvier dernier à la prison centrale de Butembo (Nord-Kivu) pour “troubles à l’ordre public”.
Pourtant, d’après Jean-Pierre Kasma de la Lucha-Butembo, ces militants se rendaient à la mairie de Butembo, pour échanger avec l’autorité urbaine au sujet du meurtre de leur membre lundi dans la ville voisine de Beni.
Tout porte à croire que la République des hommes forts n’est toujours pas enterrée, afin de ressusciter la République des institutions fortes.
On s’en souvient bien, dans ces nombreuses promesses, le Chef de l’État Félix Tshisekedi a toujours promis de faire de la République Démocratique du Congo un État de droit, où règne notamment la liberté d’expression.
Peut-on s’accorder avec amertume que les mêmes actes tant décriés avant l’alternance puissent se multiplier fois deux aujourd’hui sous Félix Tshisekedi, trois ans après son accession à la magistrature suprême.
À titre de rappel, un militant de la Lucha a été tué par balle à Beni. C’était le lundi dernier, alors qu’il manifestait contre l’état de siège décrété au mois de mai 2021 au Nord-Kivu et en Ituri, deux provinces de la RDC en proie à l’insécurité depuis plus de 20 ans déjà.