Par Charles Mapinduzi
Depuis la renaissance du M23, les autorités congolaises accusent le Rwanda d’appuyer les rebelles du M23 pour déstabiliser le Nord-Kivu. Mais, Kigali a toujours rejetté ces accusations indiquant que la rébellion est plutôt congolo-congolaise.
Cependant, dans un communiqué du facilitateur désigné de la Communauté d’Afrique de l’Est, le président rwandais a tacitement reconnu son influence sur le M23 en promettant à Uhuru Kenyatta qu’il l’aiderait à demander aux rebelles de cesser le feu et de quitter les territoires qu’ils ont déjà conquis au Nord-Kivu.
« Le président Kenyatta en discussion avec le président Kagame, a convenu de la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat et le président Kagame a également accepté d’aider le facilitateur à exhorter le M23 à cesser le feu et à se retirer des territoires capturés conformément à la proposition faite par les chefs de défense régionaux lors de leur réunion à Bujumbura », indique le communiqué qui date du 18 novembre dernier.
En promettant d’aider le facilitateur à obtenir un cessez-le-feu et un retrait des positions conquises, Paul Kagame avoue être pour quelque chose dans la guerre qui oppose la République démocratique du Congo au M23. Sinon, qui est-il pour tenter d’obtenir le désengagement des rebelles là où ni les Nations-Unies, ni le gouvernement congolais, moins encore les pays de la sous-région n’ont pas pu l’obtenir ? Comprenne qui pourra.
La Communauté internationale devrait donc partir de ces affirmations des dirigeants rwandais afin d’en tirer toutes les conséquences, entre autres sévir fortement contre Kigali et considérer le régime rwandais comme paria au même titre que cela est fait contre la Russie qui a envahi l’Ukraine depuis février dernier.
Laisser faire le Rwanda en dépit de ces aveux passerait dans l’opinion congolaise comme une complicité indéniable de la part des Nations-Unies et de tous ces pays qui prétendent combattre pour la paix dans le monde.