Par Jeannot MWILAMBWE , depuis Kalemie
Le Coordonnateur principal du Réseau des Organisations des jeunes du Tanganyika, Maurice Kabange plaide auprès de la représentation nationale pour l’assouplissement de la loi électorale.
C’était au cours de la séance tripartite réunissant les représentants de l’Assemblée et du Gouvernement provincials, de la Commission électorale nationale indépendante au niveau provincial ainsi que de la jeunesse du Tanganyika tenue le vendredi 26 novembre 2021 dans la salle des établissements Kafwimbi au cœur de la ville de Kalemie. Pour ce leader de la plateforme des Organisations des jeunes, la problématique du seuil et la caution exorbitante exigée aux candidats aux élections présidentielle, législatives et provinciales constitue un obstacle à l’accession des jeunes dont la plupart sont dépourvus des moyens aux instances de prise des décisions. Il appelle également les institutions du pays au respect des instruments juridiques régionaux et internationaux qui promeuvent le droit à la participation politique des jeunes que la RDC a ratifiés.
“La loi électorale telle que révisée en 2018 était taillée sur mesure. Prenons par exemple la problématique du seuil introduite dans cette loi et même des cautions exorbitantes ne favorisent pas l’accession des jeunes aux sphères de prise des décisions. C’est pourquoi, nous avons voulu que les jeunes s’expriment dans cette séance et formulent des recommandations que nous allons charrier à la représentation nationale pour la révision de la loi électorale qui doit, cette fois prendre en compte les desideratas des jeunes en leur conférant un quota bien déterminé”
Ayant entretenu les jeunes sur tous les abécédaires liés au processus électoral et sur la loi électorale en vigueur, le représentant à cette séance de la commission électorale nationale indépendante, CENI au niveau provincial, Saidi Bilali, chargé de la logistique a expliqué que cette loi électorale ne prévoit aucun quota pour les jeunes. Mais il n’est pas exclu à ces derniers de participer aux élections à tous les niveaux organisées au pays, a-t-il précisé.
“Ici, a-t-il dit, les jeunes sont dans une démarche de vouloir obtenir un quota dans la loi électorale. Bon, c’est leur démarche. Mais la loi électorale en vigueur ne prévoit aucun quota pour les jeunes. Néanmoins il n’est nullement exclu à ces derniers de participer aux élections, car au regard de certaines dispositions de cette même loi, les jeunes sont encouragés à participer aux élections en tant que candidats tout comme électeurs. La CENI n’est qu’un organe habilité à organiser les élections, loi électorale étant une œuvre des législateurs. Donc, s’ils ont des démarches à mener, ils peuvent les canaliser à l’Assemblée nationale”
Au terme de cette séance, les jeunes ont formulé une batterie des recommandations devant être envoyées à Kinshasa précisément à la représentation nationale. Ils souhaitent par celles-ci obtenir comme c’est le cas des femmes et des personnes handicapées une disposition exigeant leur représentation sur les listes électorales des partis politiques.
A noter que la tenue de cette séance tripartite rentre dans le cadre du projet “Tufaulu pamoja, réussissons ensemble en swahili” dont le volet jeunesse est mis en œuvre à Kalemie, chef-lieu de la province du Tanganyika par le Réseau des Organisations des jeunes du Tanganyika, jeunes solidaires, ROJT-JS en sigle. Ce projet est financé pour 3 ans par l’Ambassade de Suède au travers de la caritas d’Angleterre et de pays de Galles, Cafod en passant au pays par la Commission épiscopale justice et paix. Il a pour objectif de contribuer à l’amplification de la voix et à la représentation des femmes et jeunes dans les sphères de prise des décisions, dans le processus de paix et de développement à tous les niveaux en RDC.