Par Gédéon ATIBU
Il n’a jamais eu sa langue en poche. Seth Kikuni est un esprit libre qui dit haut ce que les autres disent bas. Ses analyses sur des sujets d’actualité du pays, ses critiques , ses avis et considérations font rarement l’unanimité au sein de l’opinion publique.
Son indépendance d’esprit lui laisse permet de peindre à la perfection le mal congolais et tout ce qui ne marche pas en faveur de l’intérêt général. Ce jeudi 30 juin , jour de l’indépendance de la République démocratique du Congo, ce candidat à la présidentielle de 2018, s’en est pris à l’ambassadeur américain en poste à Kinshasa.
Seth Kikuni a laissé un message à la suite de la photo publiée sur le compte Twitter de Mike Hammer. Ce jeune entrepreneur congolais regrette donc sa présence en République démocratique du Congo qui n’a fait qu’aider le pays de Lumumba à connaître sa descente aux enfers.
« Le diplomate américain le moins sérieux de toute l’histoire de la RDC. Nous ne vous condamnons pas. Nous condamnons ceux qui n’ont pas réalisé à temps que vous n’étiez pas sérieux », a-t-il dit à Mike Hammer, qui refuse, jusqu’à présent, de réagir à ce jugement sur sa personne.
Après plus de trois années passées à Kinshasa, l’ambassadeur des États-Unis, Mike Hammer, doit, selon nos informations, quitter la RDC. En opposition avec Joseph Kabila, Mike Hammer est devenu l’un des diplomates les plus influents de Kinshasa, où il est arrivé quelques jours seulement avant l’élection présidentielle du 30 décembre 2018. Il a joué un rôle central dès le début du mandat de Félix Tshisekedi, dont l’élection avait été fortement contestée à Washington, comme dans d’autres capitales. Il a aussi été un pilier du rapprochement entre la RDC et les États-Unis, qui entretenaient des relations plus que délicates avec Joseph Kabila.
Le camp de l’ancien président a d’ailleurs souvent été en opposition frontale avec l’ambassadeur. Régulièrement accusé par ses détracteurs de faire preuve de « militantisme » en faveur de Tshisekedi, Hammer a joué un rôle clé dans de nombreux dossiers, qu’il s’agisse du renversement de la majorité parlementaire contrôlée par Kabila, du remaniement dans l’appareil militaire ou de la renégociation des contrats miniers signés avec la Chine.